Niglong Thang
Dimanche 7 septembre 2014
Nous venons de monter nos tentes à 4050 m d’altitude. Les chevaux broutent, attachés à une longe. Le feu de camp vient de démarrer autour de quelques pierres.
Cette nuit, il a plu. Comme nous n’avons qu’une petite étape à faire, nous avons levé le camp à 10h. Nous avons d’abord découvert les 4 chevaux qui vont nous accompagner les 2 premiers jours de trajet. Les petits chevaux ont été chargés avec les gros sacs.
Pour nous, les petits sacs qui contiennent tout ce qu’il faut pour la journée. Puis avec un temps gris, nous avons pris le sentier sinueux qui s’enfonce entre les coteaux le long d’une rivière avec pour seuls habitants les yaks de temps en temps.
A plusieurs reprises, nous avons traversé le ruisseau sur des rondins de bois ou en sautant de pierre en pierre. A un moment, il n’y a pas eu d’autre solution que d’enlever les chaussures pour traverser pieds nus le ruisseau qui faisait 2 mètres de large. L’eau était fraîche et le courant tentait de nous déséquilibrer, mais chacun est parvenu sain et sauf, et même sec de l’autre coté sauf pour les pieds ! Il a fallu rechausser les chaussettes de marche avec un reste d’humidité aux pieds.
Pour nos guides tibétains, tout cela n’était pas un problème. Ils ne se sont pas déchaussés et sont rentrés dans la rivière chaussures au pied.
Ils sont beaucoup plus à l’aise que nous parce que nous cumulons les efforts physiques et les problèmes d’altitude, ce qui fait qu’ils sont devant nous avec tout leur chargement et qu’ils ont parfois la bonté de nous attendre pour que le groupe ne se disloque pas trop vite.
A l’étape de la mi-journée, nous nous sommes arrêtés dans une petite maison en bois où vit une famille de bergers qui gèrent les yaks des pâturages alentour.
Pour accéder à l’espace de vie, nous avons grimpé sur un tronc oblique disposant de marches étroites. Assurément, les habitants du lieu doivent être à l’abri des ours, des loups et autres léopards des neiges qui pourraient avoir une petite faim à combler.
C’est dans cette maison que j’ai découvert la tsampa, plat favori des tibétains, qui en mangent matin, midi et soir. Pour cela ils prennent de la farine d’orge et en remplissent leur bol. Ils rajoutent du beurre, puis de l’eau chaude ou du thé. Et malaxent le tout pour obtenir des boules de la taille d’un œuf. Les tibétains mangent la tsampa seule ou bien la trempent dans du thé, du yaourt … C’est assez bourratif pour des estomacs occidentaux, ça cale bien, mais c’est bon … en petite quantité.
J’ai goûté la tsampa au yaourt, bon, et le yaourt au thé, très moyen.
Maintenant les tentes sont montées, les chevaux broutent entravés par une longe qui les retient à un piquet qui est bougé régulièrement.
Le feu a démarré au centre de quelques pierres laissant place à deux casseroles dont une pour le thé.
A quelques mètres en contrebas, le ruisseau gronde en permanence.
Lundi 8 septembre 2014
Assis sous la tente les pieds dehors devant le paysage d’une rivière avec quatre chevaux qui broutent.
Nous avons planté la tente hier après-midi. Cette nuit, il a bien plu et maintenant la pluie vient de recommencer. La pluie est une contrainte importante dans la vie d’un trek. Elle oblige à prendre des précautions vestimentaires longtemps à l’avance avec le compartimentage des différentes choses qui sont mises dans des sacs étanches, en l’occurrence souvent des sacs poubelle. Pour ma part, j’ai un vrai sac étanche pour les affaires de nuit et les autres sont réparties dans des sacs poubelle.
Comme la tente est en pente, je n’ai cessé de lutter contre la force de gravitation : je n’ai pas bien dormi, je ne me souviens même pas avoir dormi ! Ce matin, je suis allé m’éclabousser à la rivière en guise de toilette. Maintenant, je suis tout habillé, mais à l’abri sous la tente.
Ce n’est pas toujours la ligne droite qui est la plus rapide.
Hier soir nous avons diné sous la tente principale. Il y a 5 tabourets et 2 petites tables pliantes.
Pema, notre jeune cuisinière de 20 ans, nous a proposé un bon diner, du porc et du yak sauce pimentée avec des légumes, et de l’eau chaude pour boire.
Nous nous sommes encore partagés quelques pommes alors que l’équipe tibétaine a terminé le repas avec de la tsampa.
Puis, autour du feu de camp, nous avons pris des photos avec la pleine lune, puis nous avons dansé, chanté en tibétain et en français. Les tibétains chantent souvent tout au long de la journée, surtout les deux guides qui sont avec nous.
Nous les avons enregistrés en train de chanter. La qualité n’est peut-être pas très bonne à cause du bruit de la rivière.
Pour faire le pendant, j’ai proposé de chanter l’Auvergnat de Brassens. Carine a proposé ensuite Ma liberté de Moustaki et de fil en aiguille, nous avons ressorti quelques vieux tubes de notre jeunesse.
J’ai maintenant un nom tibétain : Dodge Misiera qui veut dire permanence. François ne convenait plus à notre guide. Donc voila, je me présente, je m’appelle dorénavant Dodge.
Les tentes sont maintenant repliées et les paquetages pour les chevaux sont en cours de préparation.
La pluie a cessé et on a même l’impression que le soleil veut percer. Il pleut donc la nuit et il fait beau le jour. Que vouloir de plus ?
Commentaire
Lexique
Bonjour : Tashi Delek !Au revoir : Kalé shou
Merci : Tu djé tché
D'accord : La sô
Excusez-moi : Gon'da
Combien ? : Ka tsé ?
Je suis français : Nga parangsé yin
Comment ça va ? : Kou zoug dépo yinpé
Je m'appelle… : Nga… ming la sé gui yin
Restaurant : Sakhang
L'eau chaude : Tchou tsapo
L'eau : Tchou
Bière : Pitchiou
Thé : Tcha
Carte postale : Postcard